On a fini de rigoler…
Cette fois ci, c’est du sérieux et ça se voit. En une nuit, la glycine a fini par lâcher toutes ses feuilles, comme pour étaler une couverture à ses pieds. A la mangeoire, s’aventurent ceux qui répugnent habituellement à la proximité des hommes. Casse-noyaux et pics épeiches daignent se joindre aux petits passereaux pour leur part de tournesol, poussés par l’urgence calorique. Les plantes, chacune à leur façon, encaissent l’attaque foudroyante du gel. D’aucunes se pâment et courbent l’échine, comme mortes, d’autres arborent sans sembler sourciller leur parure de cristaux comme l’Origan. Pour la plupart, ce ne sera qu’une courte pause de plus. Tout est rodé, tout est merveilleusement prévu. Dans nos pays qu’on dit pourtant tempérés, la vie s’est si bien adaptée à ses conditions de vie contrastées, qu’on ne salue même plus la performance. Et pourtant, qui d’entre nous résisterait à ça, s’il était planté là dehors aujourd’hui? (Origanum vulgare aureum, Lamiacées).
