24 Novembre 2022

Regarder la pluie autrement

Quelques jours de mauvais temps sur des journées sombres et voilà qu’on flanche, qu’on se plaint, qu’on invoque déjà les beaux jours. A l’approche de l’hiver, le seul salut est de voir les choses autrement, d’ouvrir les yeux sur cette merveille qu’est la pluie. Les plantes, discrètement, lentement, tendent quelques nouvelles poussent gorgées d’antigel, prêtes à profiter du moindre redoux. Le Coenanthe est même en fleurs. Pluie et brouillard ont accroché à toutes choses, vivantes ou mortes, des milliers de gouttelettes scintillantes. Les fleurs de romarin égrènent des reflets lilas et le délicat fenouil est en habit de fête . Il y a toujours quelque chose à admirer lorsque l’on prend le temps de regarder (Foeniculum vulgare purpureum., Apiacées).

16 Novembre 2022

Eclats de silice

Alors que partout s’efface la transparence, les Carex penchés sur l’eau se jouent toujours de la lumière de la même mystérieuse façon. Comme gainés de quelque champ de force inconnu, ils semblent capturer dans leurs coussins échevelés le moindre éclat de soleil, rayonnant en d’infinis rebondissements dans ce piège de silice (Carex sp., Cypéracées).

1er Novembre 2022

Sale temps pour le Crache-sang…

En montant, en descendant, rien à faire, plus rien à se mettre sous la dent sur cette tige de gaillet desséchée. Et pour le Crache-sang, c’est une très grande contrariété, lui qui ne se nourrit que de gaillet… De l’inconvénient d’être aussi difficile à table! Malgré son nom guerrier, c’est pourtant un placide coléoptère, qui ne peut même pas voler, et qui va faire le mort s’il est dérangé, ou laisser sortir de ses articulations un liquide orangé sensé repousser les prédateurs (d’où son nom macabre). Il serait en régression dans nos campagnes, victimes de fauches trop intensives des talus, des lisières et fossés où il peut normalement se nourrir et accomplir son cycle de vie. (Timarcha tenebricosa, Chrysomelidae).

19 Octobre 2022

Une fois pour toute…

ceci n’est pas un roseau! L’illustrateur de nos fables d’enfance avait décidément peu d’affinité avec le monde végétal… Ou bien était il rebuté par les plumeaux vaporeux du roseau, pour lui préférer la quenouille rebondie de cette belle semi-aquatique? Oubliez définitivement le Chêne et le roseau, car ceci est une Massette à larges feuilles, de la petite famille des Typhacées! Quoiqu’il en soit, vous avez devant vous une véritable bombe sous pression qui remettra bientôt au vent des centaines de graines, jaillissant soudainement comme propulsées d’une invisible poche à douille (Typha latifolia, Typhacées).

8 Octobre 2022

Morituri te salutant

Les fleurs de l’Automne ont ce je ne sais quoi de magnifique et de désespéré que souligne une chiche lumière dorée. Comme une illusion de fleur que peu d’insectes visitent, comme un signal tendu dans le vide, mais aussi comme une leçon de persévérance. En exil, loin de son Mexique d’origine, le Cosmos sulfureux se moque encore pour un temps de nos froides nuits d’Octobre (Cosmos sulphureus, Astéracées).

18 Décembre 2020

Je t’aime, moi non plus!

Entre les Ronces et moi, c’est toute une histoire! Une histoire douloureuse de griffures profondes même au travers du jean, de presque chutes, de batailles grotesques où toute dignité est abandonnée, de frustration devant ses remparts parfois impénétrables… mais aussi une belle histoire d’admiration devant cette vie puissante et chiche, une vie de conquête, de fleurs, de fruits à confitures et de lumière. A l’entrée de l’hiver, les Ronces sont parmi les rares à porter haut les couleurs acidulées du printemps. Faisant fi du vent, du froid et de la pauvre lumière, on dirait qu’elles ne restent là que pour nous consoler de tant d’autres disparues (Rubus sp, Rosacées).

16 Décembre 2020

Quels sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes?

Vous avez sans doute déjà remarqué, dans les arbres ou les buissons, ces curieux amas échevelés aux reflets argentés. Que cela vous évoque des sorcières mal coiffées, des serpents, des gorgones ou des spermatozoïdes, ce ne sont que les graines de la Clématite des haies, parées pour l’envol. Elles iront bientôt engendrer plus loin une nouvelle liane à la croissance remarquable, qui partira à l’assaut des cimes ensoleillées à grand coup de vrilles. Et comme la Clématite est remarquable à plus d’un titre, elle n’a pour se hisser ainsi pas d’organe particulier. Ce sont simplement ces feuilles qui peuvent s’enrouler sur les branches de leur hôte (Clematis vitalba, Renonculacées).

12 Décembre 2020

Un bref rayon de soleil sur la plaine

De leurs belles fleurs roses fourmillant de bourdons, il ne reste plus rien. Et leurs fruits, comme de petites salières, ont déjà répandu la majeure partie de leur graines au gré des coups de vent! Si ce n’est leurs grandes tiges desséchées, attirant le regard parmi les autres souvenirs malmenés du vivant, plus aucune trace des belles Salicaires communes, comme de la plupart des autres habitantes des rives. Mais pour attendre leur retour et traverser l’hiver, j’ai fait le plein d’images. (Lythrum salicaria, Lythracées)