Les fleurs de l’Automne ont ce je ne sais quoi de magnifique et de désespéré que souligne une chiche lumière dorée. Comme une illusion de fleur que peu d’insectes visitent, comme un signal tendu dans le vide, mais aussi comme une leçon de persévérance. En exil, loin de son Mexique d’origine, le Cosmos sulfureux se moque encore pour un temps de nos froides nuits d’Octobre (Cosmos sulphureus, Astéracées).
Année 2020, puisque brouillard, nuages et pluie semblent durablement éteindre la vie qui pourtant continue à bas bruit. Une archive qui nous parle de la transmission coûte que coûte, d’ultimes tentatives de production de graines, des fleurs de novembre qui semblent greffées sur des tiges sans vie, sorcellerie dont seuls sont capables les végétaux (Jacobaea vulgaris, Astéracées).
Les fleurs de fin d’été sous nos climats ont ce quelque chose de plus que les autres, une beauté appliquée et dense, un concentré de lumière chaude, vibrant du ballet pressé des insectes se raréfiant… Alors que les jours diminuent et que le manque d’eau commence à imprimer sur toutes les plantes un voile de stress, que partout des tiges desséchées nous parlent de mission accomplie et d’au revoir, les plantes qui fleurissent maintenant nous donnent à admirer cette formidable adaptation du monde végétal à des conditions de vie si variables. Au jardin, la main de l’homme ne fait que mettre en scène les superbes couleurs des divas de ce dernier acte…. avant la prochaine saison (Helenium automnale, Astéracées).
De belles vivaces rustiques illuminent la fin du mois d’Août et nourrissent les butineuses. Les Hélénies, encore de belles américaines, ondulent dans le vent et colorient le jardin (Helenium automnale, Astéracées).
La Salicaire toute en mauve et le Bident tripartite, tout fluo dans le soleil du soir, s’y mettent à deux pour faire écho aux couleurs de la Centaurée jacée (10 Août 2021). Mais pour elles deux, pas question d’endurer la sécheresse. Ce sont les pieds dans l’eau qu’elles s’épanouissent sur les rives de l’Ouche (Bidens tripartita, Astéracées).
En ce début d’automne, celui qui a approché le Bidens tripartite, parfois appelé Chanvre d’eau, ne peut que s’en souvenir… Il aura passé, de retour de promenade, un bon moment à retirer les graines solidement harponnées dans ses habits. Il faut dire que le Bidens est un des champions toute catégorie de l’épizoochorie, c’est-à-dire de la dispersion de ses semences par transport sur les animaux. En y regardant de plus près, les deux pointes de chaque graine sont munies de crochets tournés vers le bas qui assurent un très ferme et très énervant ancrage dans nos textiles! (Bidens tripartita , Astéracées).
