En d’autres temps, la nouvelle année commençait en Mars, au diapason du monde végétal en plein élan de vie. Mais nous sommes ainsi fait que nous jalonnons nos pas comme nous l’entendons. Quoiqu’il en soit, je vous souhaite 365 nouveaux jours sur terre pour admirer, peut être à mes côtés, la beauté que la nature nous donne à voir, même au coeur de l’hiver.
Le 20 décembre, de ces jours courts d’autant plus mornes que la grisaille est de mise en plaine de Saône, nous a tout de même offert deux heures de soleil inespérées, allégeant un peu la punition. Les restes des fruits du fusain sont passés du rose au rouge dans la lumière du soleil déjà bas et égayent les haies de discrètes petites “fleurs” aux couleurs de fêtes (Euonymus europaeus, Célastracées).
Je me suis réveillé au Printemps, tout chiffonné d’orange et je perdrai bientôt mes feuilles dans une symphonie jaune d’or. Je suis toute élégance, avec mes petioles rouges sur lesquels mes feuilles semblent flotter. De l’autre côté de l’Atlantique, il parait qu’on me fait la guerre et qu’on interdit de me planter! Il faut dire que là-bas, je suis plutôt du genre à m’imposer et à prendre la lumière aux autres arbres. “Invasive”, c’est comme ça qu’on m’appelle dans le Massachusetts… Mais ici je suis plutôt accommodant et régale les abeilles de mon pollen. Je suis, je suis… l’Erable plane, en toute simplicité (Acer platanoides, Sapindacées).
De belles vivaces rustiques illuminent la fin du mois d’Août et nourrissent les butineuses. Les Hélénies, encore de belles américaines, ondulent dans le vent et colorient le jardin (Helenium automnale, Astéracées).
Depuis quelques semaines, les “figurants” arpentent en nombre croissant brins d’herbes et inflorescences. Parmi eux, le Cardinal rouge ne passe pas inaperçu et vole la vedette aux fleurs de la lisière. Après deux ans passés sous forme de larve sous des écorces de bois mort, se nourrissant d’autres larves, il prend maintenant son envol, chassant à l’affut les autres insectes. (Pyrochroa serraticornis, Pyrochroidées).
A la lisière de la forêt, la discrète Euphorbe des bois prépare, au milieu des ronces encore désolées, ses inflorescences étonnantes aux couleurs acidulées. Mais pour l’heure, rien ne trahit sa terne présence, si ce n’est la lumière du matin qui semble révéler un autre monde de vie et de couleurs, que nous ne faisons qu’entrapercevoir sans y être invités (Euphorbia amygdaloides, Euphorbiacées).
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En cet Automne bien avancé, et alors que les autres arbres et arbustes s’effacent petit à petit en perdant leurs feuilles, l’Aubépine ne passe pas inaperçue, couverte de baies d’un beau rouge sombre, s’illuminant au soleil couchant. Elle paye pourtant chère sa place au soleil, dans les haies et lisières, régulièrement démantelée par l’élagage mécanique. Mais l’Aubépine est une coriace qui nous ravit chaque année de son opulente et blanche floraison printanière, promesse de repas hivernaux pour les oiseaux (Crataegus monogyna, Rosacées).
